En débordant dans les boisements de berges lors des crues, l’étalement latéral des eaux diminue la force du courant et atténue les impacts en aval.
En période de crues ou de pluies, l’eau s’infiltre peu à peu dans le sol et recharge la nappe où elle est stockée. Lentement elle sera restituée au cours d’eau pendant les périodes d’étiage : c’est l’effet “éponge”.
Enfin, les zones humides de berges (ripisylves, prairies humides…) échangent avec le cours d’eau les matériaux grossiers et fins, participant ainsi au bon équilibre du cours d’eau.
Lors des crues, les zones humides en ralentissant le courant permettent aux sédiments de se déposer comme en témoignent les quantités de limons après une crue. Le cours d’eau se trouve « lavé » de sa surcharge en matières en suspension.
Ce rôle de “filtre” concerne aussi les nutriments d’origine agricole et domestique (azote, phosphore… et dans une moindre mesure les métaux lourds) dissous dans l’eau. La végétation luxuriante des berges recycle ces éléments pour leur croissance et l’eau s’en trouve épurée. Dans certains cas, une épuration bactériologique est aussi constatée.
Enfin, la végétation des berges, souvent luxuriante, joue un rôle de “peigne” en retenant les déchets flottants, qu’ils soient d’origine naturels ou anthropiques.
Espèces à haute valeur patrimoniale : les habitats naturels (frênaie-ormaie, tourbières, prairie humides…), dont certains sont d’intérêt européen prioritaire (ex : saulaies blanches), accueillent des espèces végétales caractéristiques ou patrimoniales (sphaigne, utriculaire, orme lisse…). Du côté des espèces animales, la loutre, le héron pourpré, le lézard vivipare ou le cuivré des marais (papillon)… ont besoin de ces zones humides sans lesquelles ils ne pourraient exister.
Grande productivité animale et végétale : La forte productivité des zones humides est liée à la présence d’eau en quantité suffisante, aux échanges de matières organique et minérale entre les compartiments terrestres et aquatiques. Cette forte production de biomasse leur confère une valeur économique remarquable : pisciculture, fourrage et viande, maraichage, foresterie, gibier…
Ces milieux sont aujourd’hui protégés par la réglementation car ils préservent la ressource en eau potable, contribuent à la lutte contre les inondations et maintiennent une biodiversité commune et remarquable. Préserver ces milieux, c’est assurer notre avenir.
Lorsqu’ils sont dégradés, il est parfois nécessaire d’intervenir sur tout ou partie d’un milieu. A l’opposé, laisser faire l’évolution naturelle peut être suffisant : le choix d’une non-intervention est aussi un mode de gestion.
Seul le diagnostic préalable permettra d’établir l’une ou l’autre option, en fonction des objectifs retenus.